Nous poursuivons notre rubrique « vos livres inspirants » en vous faisant découvrir les publications, récentes ou anciennes, de nos confrères éditeurs. Dans cet article, Sylvain Martin, auteur de « L’instant mantra » raconte en quoi « L’âme du monde » de Frédéric Lenoir a été une source privilégiée de réflexion. Une ascèse pleine de légèreté et d’enthousiasme sur la voie de la tolérance.
Comment le conte initiatique « L’âme du monde » est-il arrivé dans tes mains ?
Emmanuelle, amie et cofondatrice d’Indigraphe, m’avait fait découvrir Frédéric Lenoir au travers de son roman « L’oracle della luna ». Amour et aventure s’y mêlent, sur fond de libre arbitre. Je suis resté happé par les six cents pages de la quête amoureuse de Giovanni, le personnage principal. Le récit de son dessein prenant, au rythme des rebondissements, la forme d’un voyage initiatique. Frédéric Lenoir, avec sa sagesse et son intelligence m’a tenu en haleine du début à la fin. J’ai donc naturellement cherché à lire d’autres titres parmi sa bibliographie. J’ai retrouvé la même pédagogie, la même simplicité, une beauté d’écriture identique dans son essai sur le bonheur. Alors, j’ai décidé de poursuivre ma découverte de l’auteur en commandant « L’âme du monde ».
Comment peux-tu résumer l’histoire de L’âme du monde ?
Au commencement, en songe ou par message, sept sages sont appelés à rejoindre le monastère de Toulanka au Tibet. Ils ne savent guère pourquoi ils sont envoyés là-bas. Ils se mettent tour à tour en chemin, guidé par leur intuition, et font ainsi leur connaissance réciproque au pays des neiges. Après quelques jours à partager des moments de quiétude, ces représentants des grandes traditions spirituelles de l’humanité apprennent l’arrivée prochaine d’un cataclysme planétaire. Il est amené à détruire bien au-delà des monuments mythiques,symboles de leurs religions ou philosophies respectives, dont ils ont rêvé. Que faire alors ? Ils s’interrogent puis en concluent qu’ils n’ont qu’une mission à remplir. Transmettre. Les réunir en un même lieu poursuivait ce but. Ils doivent donc léguer les clefs de la sagesse universelle aux deux adolescents qui les accompagnent. Alors, ils s’appuient sur leur expérience personnelle, tout en se sachant inspirés par ce que les philosophes de l’Antiquité appellent l’âme du monde : cette force bienveillante qui maintient l’harmonie de l’univers. (Source : site de Frédéric Lenoir)
En quoi ce conte initiatique t a-t-il inspiré ?
Tout d’abord, le conte aborde toute une série de questions. Quel est le sens de mon existence ? Qu’est-ce que réussir ma vie et être heureux ? De quelle manière harmoniser les exigences de mon corps et celles de mon esprit ? Par quel biais apprendre à me connaître et à réaliser mon potentiel créatif ? Comment passer de la peur à l’amour et contribuer à la transformation du monde ?
« L’âme du monde » a donc été un ouvrage inspirant à bien des égards. En premier lieu, la volonté de Frédéric Lenoir de montrer qu’au-delà des rites, du vocable, des croyances propres à chaque tradition, toutes poursuivent un même but. La sagesse éternelle, la réalisation de soi… La vie, l’amour transcendent les divergences. Chacun a son chemin pour y parvenir mais la destination est la même pour tout être qui cherche à s’accomplir. L’âme du monde prend ainsi, au contraire des dogmes, la couleur d’une ode à la tolérance ; une invitation à écouter les différences et comprendre ce qui nous réunit. Un appel, aussi, à dépasser les communautarismes qui, s’ils existent malheureusement dans nos civilisations, ne peuvent résumer à eux seuls ce qu’est la recherche de spiritualité des grandes religions. Rappeler enfin, de ne pas jeter « le bébé avec l’eau du bain » et ne pas oublier à quel point elles ont, de tout temps, créé du lien entre les femmes et les hommes.
Ensuite, j’ai aimé la transmission du savoir qu’opère Frédéric Lenoir. En spécialiste des religions, il nous plonge dans les contes qui les ont façonnés. Un passage m’a particulièrement marqué, celui du noble attelage. Je ne résiste pas à l’envie de le citer car j’y retrouve un enseignement qui a lui seul pourrait résumer ma passion du développement personnel.
D’autant que c’est en lien, enfin, avec le dernier message que j’ai retenu du conte. Guérir le monde en se changeant soi-même.
Peux-tu nous lire ce passage de l’attelage ?
« L’âme du monde nous a donné un précieux attelage composé de deux chevaux et d’un cocher. Les deux chevaux, ce sont le corps physique et le corps émotionnel et psychique. Le cocher, c’est l’âme spirituelle ou l’esprit. Tout au long de la vie, il nous faudra apprendre à maîtriser cet étrange attelage. Car sa bonne marche relève de la parfaite symbiose entre les trois éléments qui le composent. » (Chapitre le deuxième jour de la seconde partie).
En conclusion, l’accessibilité de l’écriture de Frédéric Lenoir est un pur bonheur, son propos d’une rare sagesse. Ce livre est donc à mettre dans toutes les mains !
Le résumé de l’éditeur – les éditions du Nil
Quelle force mystérieuse a poussé sept sages – un lama tibétain, un moine chrétien américain, une mystique indienne, un kabbaliste israélien, une philosophe néerlandaise, un maître soufi africain, une chamane de Mongolie, un maître taoïste chinois –, représentant les grandes traditions spirituelles de l’humanité, à se retrouver dans un monastère perdu du Tibet ?
Pressentant l’imminence d’une catastrophe mondiale, ils sont venus enseigner au jeune Tenzin les clés fondamentales de la sagesse.
Oubliant volontairement ce qui les sépare de par leurs cultures et religions respectives, ils vont transmettre un message philosophique et spirituel fondé sur leur expérience personnelle. Un message qui répond aux questions cruciales que se pose tout être humain : Pourquoi suis-je sur terre ? Comment réussir ma vie ? Un enseignement universel qui aide à vivre, au-delà de tout dogme et de toute croyance.
Et le cataclysme redouté se produit… Une poussière noire monte des vallées, l’obscurité engloutit la terre durant quarante jours et quarante nuits. Quand le jour renaît enfin, Tenzin comprend qu’il est le seul survivant des lieux. Armé des clés de la sagesse universelle, les yeux baignés de larmes, il prend la route de la vallée à la recherche de ce qu’il reste d’humanité.