Il est coutume de résumer l’intelligence collective par l’équation « 1+1 ≥ 3 ». Il s’agit d’une manière mathématique d’affirmer qu’une intelligence collective produit un résultat bien supérieur à la somme des intelligences individuelles du groupe qui la compose.
L’intelligence collective désigne donc la capacité d’une communauté à faire converger intelligences et connaissances pour avancer vers un but commun (wikipédia). Elle ne se décrète pas ; elle s’anime dans le quotidien d’une entreprise. D’autant qu’il n’existe pas de réponse unique qui va de soi, en particulier dans le monde complexe de l’édition ! En sus, il y a une réelle satisfaction à trouver ensemble une solution à une problématique que chacun ruminait dans son coin. Dès lors, l’intelligence collective fédère les énergies.
Indigraphe, qui se veut une histoire de rencontres, est tombée dans la marmite dès sa naissance. En effet, depuis la création de la maison d’édition, l’intelligence collective demeure au cœur de nos processus et de nos interactions. C’est pourquoi nous profitons de « l’actugraphe » pour revenir sur trois temps forts qui ont fait vivre cette valeur collaborative à laquelle nous tenons particulièrement.
À vous Indinautes, cela permettra de voir de l’intérieur comment des romans inspirants arrivent dans vos mains.
(Photo by Shane Rounce)
L’intelligence collective au lancement d’Indigraphe
Ce qu’il y a de bien lorsque l’on partage de la connaissance, c’est que chacun s’enrichit. Comme le dit Idriss Aberkane, si je vous donne un billet de vingt euros alors je me suis, pécuniairement parlant, démuni de la somme. Par contre, si je vous transmets de la connaissance, alors vous la possédez et je ne m’en suis point dessaisi. L’intelligence collective profite de cet effet démultiplicateur.
Lorsque nous avons lancé Indigraphe, nous avons naturellement voulu progresser avec cette philosophie. Nous avons donc réuni des personnalités différentes, une dizaine, toutes riches de leur expérience, dans un bureau de vingt mètres carrés. Au centre, trônait la table des victuailles car la convivialité est une denrée à ne pas négliger en intelligence collective.
Nous ambitionnions de trouver un positionnement dans cette chaîne du livre qui peut, de prime abord, paraître inaccessible. Nous souhaitions entrer collectivement en empathie avec vous, nos futurs lecteurs. Qu’aviez-vous envie de lire ?
En outre, qu’avions-nous envie d’éditer ? Comment définir une ligne éditoriale qui soit à la croisée de nos goûts et de vos attentes ? Nous nous sommes interrogés sur le fonctionnement et la corrélation des différents acteurs du livre. Nous avons scruté ce que nous étions en mesure d’apporter. Comment « disrupter » cette chaîne du livre sans l’ébranler ? Ainsi, nous avons joué avec des post-it durant une journée animée par Mélanie Grillou, designer et facilitatrice indépendante.
Notre positionnement « roman inspirant », les valeurs que nous incarnons, les articles du blog que vous lisez, la création d’une relation de proximité avec les premiers actionnaires au-delà de leur simple participation financière… Tout a découlé de cette effervescence. L’intelligence collective fut une véritable rampe de lancement pour Indigraphe. Alors, nous avons récidivé…
Avec les autrices et les auteurs
Le processus se duplique facilement. Si l’écriture passe pour être un acte de création individuelle, l’intelligence collective a néanmoins toute sa place. Une des singularités d’Indigraphe est de mettre ce savoir-faire au service de ses romancier.e.s. Il peut servir à façonner les personnages d’un roman, générer du contenu afin de structurer l’intrigue, inventer les péripéties vécues par le personnage principal… Un accompagnement à la carte et personnalisé.
C’est ce que nous avons fait avec Sonia Suau que nous espérons un jour éditer. Sonia avait un désir, une bribe de roman en tête. Il n’y avait qu’un fil à tirer. Nous avons démarré de bonne heure, un samedi matin… Avec une assemblée d’amis et de connaissances plus éloignées. L’intelligence collective nécessite d’avoir un oeil extérieur qui vient poser un regard naïf sur la situation. Avec viennoiseries, thé, café bien entendu… La convivialité, toujours ! Nous avons dessiné, mimé, découpé dans des magazines… afin de recouvrir les murs de son appartement de notre créativité. Ce fut un riche et heureux instant de partage qui a ravi tout le monde. Vous en verrez prochainement les fruits dans votre bibliothèque.
Quid des lecteurs ?
Être présent pendant et en amont de la création littéraire fonctionne très bien. Il en va de même lorsque le livre est prêt à être édité. Un des éléments clefs pour promouvoir un ouvrage est son titre. Confinement oblige, nous avons donc testé le procédé de manière numérique pour le futur roman d’Arnaud Collette.
Le Bloc Franc, un parti d’extrême droite, prend le pouvoir en France à la faveur d’élections. Le parti instaure une dictature qui ne dit pas son nom, restreint les libertés d’expression, se militarise et prend des mesures économiques désastreuses. Les populations immigrées sont persécutées. Dans ce contexte, des étudiants et des étrangers manifestent pour leurs droits et leur avenir. Le MUR passe à l’action.
C’est à partir de ce résumé, d’une visioconférence et d’un outil numérique pour centraliser les propositions, qu’un petit groupe a réfléchi à la future appellation de l’œuvre. Nous avons recueilli plus de 200 suggestions qu’il a fallu trier, classer. Chacun a pu voter et une short-list a émergé. À partir de là, pourquoi ne pas pousser la consultation jusqu’à vous ? C’est tout le but du sondage que nous vous proposerons sur les réseaux sociaux dans les jours à venir. Expérience que bien sûr nous réitérerons pour les prochaines sorties.
En conclusion, l’intelligence collective est déclinable à tous les niveaux. Auteurs, lecteurs, collaborateurs, partenaires, actionnaires… Chez Indigraphe, nous sommes convaincus que l’entreprise de demain, c’est une entreprise collective.