Arnaud Collette, devenu un grand contributeur de l’Indiblog, nous fait le cadeau de partager un extrait de son futur livre Stand-up. Après Wake-up dont vous avez pu lire quelques passages, il traite, entre autres, du sujet de l’amour, une valeur au combien importante dans la philosophie Indigraphe. Nous espérons que cet article vous inspirera autant de plaisir que nous en avons eu à sa lecture.
« Guérir c’est toucher avec de l’amour ce qui a été précédemment touché avec de la peur » (Stephen Levine)
La peur est un guide puissant, motivant une grande partie de nos actes. En grossissant le trait, on pourrait le considérer comme l’un des deux sentiments majeurs qui nous gouvernent. Le deuxième étant l’amour. Celui qui culmine dans l’amour ne peut pas ressentir la peur et vice-versa.
La peur peut avoir une définition simple même si elle caractérise différents états : celle d’un sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger réel ou supposé.
L’amour est plus complexe à définir, couvrant des notions proches de la passion, de l’amitié ou d’une simple inclinaison. Le français ne distinguant pas « to love » et « to like » comme l’anglais permet d’utiliser le mot « j’aime » pour évoquer de simples plaisirs. Vous pouvez en retirer deux pistes de réflexion :
- Il existe diverses nuances de la peur et de l’amour
- L’amour montre davantage de facettes que la peur
L’échelle Peur – Amour – Plaisir
Je vous propose ci-dessous de matérialiser une échelle des nuances de peur, d’amour et de plaisir qui se lirait de bas en haut.
Cette représentation offre une perspective réjouissante : s’il existe 5 états principaux de la peur, il en existe 10 de l’amour. Autant dire que la peur ne joue pas à armes égales !
L’idée est simple : chaque fois que vous identifiez une situation de peur, tentez de lui imprimer un ou plusieurs sentiments d’amour.
Je propose de vous guider par différents exemples.
Exemple : la peur de l’examen
L’anticipation d’un examen peut vous rendre anxieux pour différentes raisons mêlant la peur de l’échec à l’inconfort des révisions. Vous pourriez combattre cette peur en mobilisant divers sentiments d’amour. L’Envie peut être celle d’enrichir vos connaissances, de satisfaire vos proches ou vous-mêmes en réussissant ; le Plaisir peut être celui de déjouer les pièges des exercices de révision ; le Respect et l’Amour peuvent être envers vous-mêmes, en saluant les efforts fournis, en vous gratifiant de votre confiance et votre admiration.
Exemple : la peur de l’autre
La peur de l’autre peut prendre différentes formes. La personne qui vous angoisse peut vous impressionner, vous déstabiliser, vous inférioriser etc. Elle peut aussi vous inquiéter par sa différence : sa culture, son physique, etc. L’amour peut vous aider à voir à quel point l’échange peut vous enrichir, les sentiments louables qui guident vos interlocuteurs. Et même lorsqu’amour ou plaisir vous semblent impossibles à mobiliser, tentez les premiers barreaux de l’échelle. Ceux qui vous font peur doivent forcément pouvoir éveiller votre Intérêt ou votre Respect d’une manière ou d’une autre. Vous pouvez également tourner le Respect, l’Affection et l’Amour vers vous-mêmes.
Exemple : la peur à l’école ou au travail
Cherchez le Plaisir que vous pouvez prendre dans ce que vous entreprenez, ce en quoi vos camarades peuvent être dignes de respect ou d’affection, l’amour que vous pouvez vous renvoyer, etc.
Exemple : l’amour du conjoint
L’amour casse les barrières défensives. Quelqu’un que l’on aime est quelqu’un auquel on accorde toute sa confiance. La peur a tellement disparu que l’on ose se montrer nu, tel que l’on est vraiment.
« L’amour chasse la peur, la peur chasse l’amour » (Osho)
Vous avez compris le principe. Une seule chose à retenir : Amour et Plaisir, peu importe la dose, font reculer la Peur ; envers vous-mêmes ou les autres.
Le pouvoir de l’amour
Chaque fois que vous utilisez le registre de l’amour, même le plus bas niveau de l’échelle, vous réduisez non seulement votre stress mais aussi celui de votre interlocuteur.
Lorsque vous parlez à quelqu’un et que ce dernier affiche de l’intérêt ou fronce les sourcils, votre perception est différente. L’intérêt ou le respect affiché par votre interlocuteur vous tranquillise. Dans un cas, vous vous sentez compris, dans l’autre vous êtes sur la défensive.
Lorsque quelqu’un témoigne en votre compagnie de toute forme d’amour ou de plaisir (respect, affection, intérêt, envie), vous baissez inconsciemment les armes. C’est l’effet magique d’introduire ces notions dans votre quotidien, elles ont un effet miroir et forment un cercle vertueux.
À l’inverse, la peur ressentie chez l’autre pousse à mal le considérer. L’inquiétude est contagieuse. Vous vous angoissez de la difficulté de votre interlocuteur à gérer la situation autant que du manque d’amour ou de plaisir qu’il vous témoigne.
Exemple : l’oncle bourru
Vous avez peut-être dans votre famille un Oncle bourru, non ? Ce dernier fait peur à tout le monde sauf à votre petite-nièce qui peut passer avec lui de longs moments à rire. Pourquoi ? Parce qu’il existe entre eux un cercle vertueux dont les raisons peuvent être multiples. La fillette, ignorant toute raison d’avoir peur de cet Oncle, peut lui témoigner amour et plaisir et l’homme, blessé par des années de défiance de ses proches, peut être touché par l’amour inconditionnel reçu, baisser la garde et avoir envie de faire plaisir, sentiment oublié.
Aller à la rencontre de l’autre dans la peur, c’est venir les armes à la main. Afficher plaisir ou amour, c’est brandir un rameau d’olivier.
L’amour est donc une arme à double tranchant : il vous tranquillise autant qu’il calme votre interlocuteur.
Marques d’amour au quotidien
Souriez au monde et le monde vous sourit, dit-on. Cette phrase est plus profonde qu’il n’y paraît.
Sourire coûte peu et apporte beaucoup. D’une part, ce comportement augmente les sentiments d’amour et de plaisir de votre interlocuteur – envers lui-même comme envers vous. D’autre part, le sentiment de faire du bien vous booste en retour. Remercier est également un geste fort. En plus de gratifier l’autre, remercier vous remonte dans votre propre estime et fait baisser votre tension. C’est un geste plus égoïste qu’il n’y paraît. L’humour est également une forme d’esprit puissante, favorisant plaisir et connivence, bénéfique aux deux parties.
De manière plus large, prendre la vie avec le maximum de plaisir et d’envie, quelle que soit la situation change l’interaction au monde. Elle envoie toutes sortes de messages, perçus consciemment ou inconsciemment par soi et par les autres modifiant profondément la nature des évènements et des opportunités et donc le monde autour de vous. Bref, vous n’êtes pas loin de la baguette magique.
Le seul amour est l’amour sincère
Quelle que soit la forme d’amour exprimée : le respect, l’affection, le plaisir, le sourire, le remerciement, l’humour, veillez au maximum à la sincérité de votre intention.
Dans le cas contraire, vous-mêmes comme les personnes qui vous perçoivent ne seront pas dupes de l’intention posée et la mettront au compte de la peur. Bref, retour à la case départ
Quelques mots sur Arnaud
Né en 1970 à Lille et père de 4 enfants, Arnaud cultive depuis son enfance la passion de raconter des histoires. Il s’est successivement passionné pour le dessin, le théâtre et le chant avant de se lancer dans l’écriture. Son
premier livre est paru en 2006 auprès de la Société des Ecrivains. Deux autres romans et un guide de développement personnel sont parus depuis, disponibles sur différentes plateformes. Au travers des sujets de la réincarnation (Je te retrouverai), des rêves lucides (l’Onironaute), de la tolérance (Insurgés) et de la gestion du stress (Wake Up), il cherche à inspirer ses lecteurs avec bienveillance. Créateur des Soldats du Sourire, association d’aide aux populations fragiles, il rêve de joindre maintenant les actes aux mots.
Article très intéressant et éducateur. Merci.