Cassandre, fille du roi Priam de Troie et connue pour sa très grande beauté, reçoit d’Apollon le don de dire l’avenir mais, comme elle se refuse à lui, il décrète que ses prédictions ne seront jamais crues, même de sa famille. Elle avertit par exemple que le cheval offert par les Grecs était un subterfuge qui conduirait Troie à sa perte. Elle n’a malheureusement pas été écoutée comme lors de nombreuses autres situations où son intuition était juste.
C’est de cette légende de la mythologie grecque que nous vient cette expression « Jouer les Cassandre » utilisée pour définir les personnes clairvoyantes sur l’avenir, celles qui annoncent en particulier des drames, et qui ne sont pas toujours écoutées.
Aujourd’hui encore, il est difficile de se frayer un chemin pour donner toute sa place à l’intuition dans un monde cartésien et rationnel, alors même que René Descartes, écrivait dans Les règles pour la direction de l’esprit (1629) que « pour parvenir à toute vérité, il y a l’intuition évidente et la déduction nécessaire », ce qui relativise l’inutile dualité qui opposerait deux fonctions qui sont au contraire complémentaires : notre raisonnement, éclairé par notre intuition.
Non seulement nous utilisons tous l’intuition, mais on peut l’améliorer dans le temps, par la pratique. Certaines personnes, à la sensibilité particulièrement développée, en ont généré un outil puissant, souvent au service des autres au travers de soins et de conseils intuitifs.
Alors, qu’est-ce que l’intuition exactement ?
Étymologiquement, l’intuition vient des mots latins in (en, dans) et tueri (regarder attentivement, contempler). Intueri signifie l’acte de regarder attentivement à l’intérieur de soi, voir de l’intérieur.
Dans le dictionnaire, l’intuition est définie comme une « connaissance soudaine, spontanée, indubitable », une « connaissance directe, immédiate de la vérité, sans recours au raisonnement ni à l’expérience ». Elle désigne le pressentiment de ce qui est ou doit être, l’acte de percevoir ce qui nous est inconnu, sans pouvoir l’expliquer ou l’argumenter.
Une autre définition indique un « Sentiment irraisonné, non vérifiable qu’un événement va se produire, que quelque chose existe. ».
L’intuition est une capacité universelle que nous possédons tous et que nous développons plus ou moins.
Elle jaillit telle une évidence, une vérité. Au-delà des cinq sens communs, elle est la résultante de perceptions extrasensorielles. Lorsqu’elle se manifeste, l’intuition est neutre, vierge de toute émotion et ne dure pas. Elle ne subit donc pas l’influence du mental (excitation, appréhension, peur, etc.).
Peut-on se fier à l’intuition ?
L’apport de la physique quantique et de travaux en cours de grands chercheurs physiciens ou en neurosciences (Roger Penrose, Joël Pearson, Gary Klein, Pim Van Lommel, Dick Bierman, Antonio Damasio, et plus près de nous Philippe Guillemant et Jean-Jacques Charbonnier) décrivent les mécanismes intuitifs en lien avec la conscience.
Faculté de prémonition
Observant l’attitude du système nerveux dans un processus décisionnaire délicat, en utilisant quatre jeux de cartes faisant gagner ou perdre des sommes d’argent significatives, des chercheurs ont constaté que « le système nerveux des joueurs sur le point de retourner une carte perdante s’affolait, comme s’il adressait un signal d’alarme au cerveau, démontrant ainsi que l’inconscient dirige le comportement avant que la connaissance consciente ne le fasse. »
Deux types d’intuition
D’autres chercheurs ont montré que la capacité à trouver une solution à un problème complexe est intimement liée à la région temporale supérieure droite du cerveau qu’ils suspectent de relier des informations cérébrales dispersées et sans lien formel. Un expert utiliserait donc en routine ces ressources cognitives pour renforcer sa puissance d’analyse et résoudre des problèmes difficiles.
Partant de cette hypothèse, ils distinguent deux types d’intuition : la première est rationnelle et relève donc d’une construction logique inconsciente de notre esprit, mais la seconde s’apparenterait à une faculté paranormale échappant à toute logique. C’est la conviction du professeur Dick Bierman, qui dirige le département de psychologie de l’université d’Amsterdam. « Nos expériences démontrent que notre esprit est capable d’anticiper, de faire un petit saut dans le futur, pour nous prévenir d’un danger », explique-t-il.
« Neuf de nos décisions sur dix sont prises sur une base intuitive », évalue le psychologue américain Gary Klein, un pionnier de l’étude des mécanismes de prise de décision.
Synchronicité
La synchronicité est une occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.
Le physicien Philippe Guillemant a démontré que les phénomènes de l’intuition ou des synchronicités mettent en jeu des informations qui viennent de l’extérieur de l’espace-temps. Il explique que toute vie est manipulée par la synchronicité, le hasard. C’est une coïncidence qui vous parle car elle est chargée de sens. Du coup, vous prenez des décisions rien que par rapport à ce hasard.
« C’est l’intention du soi (et non pas du moi = mental) qui va donner un chemin et provoquer des synchronicités et qui vont permettre de réaliser nos intentions. Pour cela, il faut se mettre en état de réceptivité (méditation par exemple) pour se déconnecter, se déconditionner complètement = lâcher-prise, se faire confiance, et se détacher de tout ce qui nous conditionne tous les jours. »
Peut-on utiliser l’intuition dans son travail ?
Dans une étude menée par le Pr John Mihalsky et Pr E. Douglas Dean, de l’Université du New Jersey, auprès de 5 000 dirigeants, 80 % des cadres supérieurs reconnaissent vraiment croire en l’intuition en tant que capacité à ressentir les événements, à les prédire. Eux-mêmes en ont fait l’expérience. C’est-à-dire qu’à un moment de leur carrière, ils ont pressenti des choses et agi en fonction.
Quand on observe des patrons de groupes connus comme Mark Zuckerberg, Steve Jobs ou Bill Gates, on les qualifie généralement de leaders intuitifs, parce qu’ils savent écouter leur intuition et ont compris son intérêt. Ce sont des personnes qui ont bâti leur fortune personnelle en prenant des décisions en dehors de toute logique. Les résultats des tests ont démontré qu’ils avaient des capacités intuitives beaucoup plus hautes que la normale. Un bon dirigeant est un bon intuitif.
Selon les scientifiques, l’intuition joue un rôle significatif dans la création de valeur car en se détachant du contrôle intellectuel, elle libère la créativité et accède à des éléments enregistrés dans le cerveau sans passer par le filtre de la pensée. « Nos cinq sens construisent la réalité qui nous entoure, le sixième puise dans notre subconscient pour faire surgir spontanément les 90 % d’informations fulgurantes qu’on engrange sans qu’elles passent par la conscience », explique en substance l’auteure et blogueuse Isabelle Fontaine.
Mais attention : pas question que les émotions interfèrent, au risque sinon de couper le fil, prévient le prix Nobel d’économie Daniel Kahneman. Avoir peur du risque, du changement ou du jugement de l’autre, entrave, par exemple, sérieusement notre capacité intuitive. Être plus proche de ses collaborateurs, les écouter, se laisser traverser par la bienveillance et l’empathie, libère au contraire le chemin. Une voix vers un management en fait… plus humain.
Peut-on aller plus loin et être plus précis avec l’intuition ?
La réponse est définitivement oui.
Le projet Stargate initié par la CIA et le renseignement militaire au début des années soixante-dix est un exemple connu aux États-Unis où des recherches et des expériences sur la clairvoyance ont été menées, encore appelée « vision à distance ».
Le recours à des experts de l’intuition dont le Major Paul H. Smith, a permis notamment de prédire plusieurs mois à l’avance le lancement d’un sous-marin russe, de détailler dans un document de 30 pages, 3 jours avant l’attaque d’une frégate US les conditions de l’attaque (emplacement, méthode et motif). Il a aussi prédit la libération de l’otage américain Richard Queen 3 semaines avant sa libération avec la description complète du problème médical dont il souffrait (Affaire des 56 otages retenus à l’ambassade américaine en Iran – novembre 1979 à janvier 1981).
En France, parmi les rares prestataires qui proposent des formations sur l’intuition ou des accompagnements de dirigeants d’entreprise, un conseil intuitif, Emmanuel Labergère (www.unautre-regard.com), s’est fait une spécialité unique en fournissant des informations précises et fiables sur des sujets très variés, pour accompagner les clients dans leurs prises de décisions.
Depuis une dizaine d’années, il accompagne des agriculteurs, des domaines viticoles, et plus récemment tous types d’entreprises, en partenariat avec Autantyk. Son excellence est de pouvoir, au même titre que le major Paul H. Smith, décrire avec une grande précision les caractéristiques, les résultats et les conséquences de décisions stratégiques, de gestion, de recrutements, d’innovation, etc. permettant aux entreprises de gagner du temps et de l’argent en écartant les mauvais choix pour ne retenir que les meilleures décisions.
Dans le monde complexe dans lequel nous vivons, une telle expertise devient indispensable pour la bonne conduite de projets et on peut prédire que demain, d’autres Emmanuel Labergère émergeront pour apporter un service pointu aux décideurs, et accompagner le changement de paradigme qui s’impose à nous pour préserver la planète et l’humanité.