Nous continuons de vous faire découvrir nos autrices avec un portrait de Céline Monchoux, posant radieuse avec son roman « Une princesse perdue dans la nuit » entre les mains.
Du point de vue d’Indigraphe, publier le roman de Céline Monchoux est une manière de s’engager pour dénoncer les violences psychologiques que subissent les victimes de perversion narcissique, tout en cultivant amour et bienveillance. L’humour, la légèreté malgré la lourdeur du sujet et la poésie qui émanent de la plume de Céline Monchoux nous ont séduits. Allons donc à la rencontre de celle qui, spécialisée dans la littérature jeunesse, s’ouvre à un public plus large, de 12 à 112 ans comme elle aime le dire, avec « Une princesse perdue dans la nuit ». Parce que, comme elle l’affirme, il n’y a pas d’âge pour rebondir !
Comment es-tu venue à l’écriture ?
Si je te dis que j’ai toujours écrit, tu ne trouveras pas cela très original venant d’une autrice ! Pourtant, enfant déjà j’écrivais des histoires pour mon frère et ma sœur. J’en ai initié des tas, et même terminé une je crois…
Aujourd’hui, écrire est mon métier et je dois donc aller au bout de chacun de mes projets. Le plaisir est celui du partage, bien sûr, mais aussi l’acte d’écrire en lui-même : enquêter sur les sujets, plonger solitaire dans mes cheminements et réflexions, jeter les idées en vrac dans un cahier, puis enfin les ordonner, armée d’un solide critérium et d’une gomme souple ; chercher le mot juste, la formulation agréable…
Pourquoi avoir écrit « Une princesse perdue dans la nuit » ?
Quand, pour la première fois, j’ai entendu parler de « violences invisibles », j’ai été interpellée. Le mot « violence » évoque explosions, coups et cris… Comment est-il possible que certaines puissent être invisibles ? Au point que l’entourage ne puisse rien déceler ? Au point même que souvent les victimes n’aient pas conscience de ce qu’elles subissent ? J’ai eu envie d’explorer ce sujet pour essayer de le comprendre.
Si tu devais résumer le roman en quelques mots…
Pour avoir une vie de conte de fées, Capucine a choisi de naître fille de roi. Si ses premières années au château se passent merveilleusement bien, les choses se gâtent petit à petit. Avec elle, le roi est à la fois aimant en public et méprisant dans le cercle privé, ce qui la déstabilise complètement. Capucine est malheureuse mais personne ne peut la croire. Elle va alors tout faire pour reprendre sa vie en main.
Quel message as-tu envie de faire passer à travers ce roman livre ?
J’ai voulu aborder de façon simple et aussi légère que possible le sujet pourtant lourd de la manipulation affective. Pour cela, j’ai choisi la forme du conte qui permet de situer l’action hors du temps, et aussi d’introduire des personnages merveilleux et des objets magiques bien utiles au développement de la thématique.
J’ai essayé de répondre avec simplicité à ces questions : A quel moment une relation peut-elle être considérée comme toxique ? Comment peut-on s’en libérer ? Comment se fait-il qu’une personne puisse devenir toxique ?
Quelle émotion as-tu ressentie en recevant ton livre ?
Beaucoup de joie à l’idée que ce message puisse être partagé ! La possibilité de donner quelques clés aux lecteurs concernés de près ou de loin par le sujet, c’est merveilleux. Des personnes qui ont reconnu ces situations dans leur entourage à la suite de la publication du livre m’ont contactée, et je suis heureuse d’avoir pu aider à certaines prises de conscience. Ensuite, à chacun son chemin…
Quel est ton rituel d’écriture ?
J’ai besoin de chaleur et surtout d’une belle lumière. L’hiver, une boisson chaude à portée de main et un bureau tourné vers la fenêtre viennent compenser le ciel gris. Si je pouvais commander au soleil, ce serait plus facile !
Découvrez le portrait artistique Si tu étais… de Céline Monchoux
… Un film
Je serais « Le gout des merveilles » de Eric Besnard, car la capacité d’émerveillement de Pierre me réapprend comment profiter de chaque instant.
… Un livre
Je serais « Traits de famille » de Itsuki, Ryunosuke et Thomas Romain, pour partager la complicité d’un père et ses deux fils autour d’un projet créatif
.… Un instrument
Je serais un carillon car il se laisse porter par le vent et n’a pas besoin de connaitre le solfège pour nous apaiser avec sa musique.
… Un poème
Je serais « Ce n’était pas… » de Guillevic car il me plonge dans un abime de perplexité.
… Une chanson
Une musique plutôt… Je serais le Prélude n°2 de Jean-Sébastien BACH car il chante comme une dispute qui finirait bien.
… Une citation
Celle d’Henri James : « Il est temps de vivre la vie que tu t’es imaginée. »